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Chroniques maniaques
10 octobre 2006

La confiance – Tomorrow will be like today (Money Mark)

Demain sera comme aujourd’hui. « Not a choice to be chosen ». Choisi par qui et pour quoi ? Par la vie ? Confiance. Tout est en place. Ce qui doit être est. Et donc ? Pourquoi ce chaos vertigineux dans ma pensée ? Pour nettoyer tout ce qui était là, pour ouvrir sur le vide et laisser la place à autre chose ? Confiance. En des lendemains qui chantent ? Le zen ouvre sur les expériences. Accueillir sans juger. Méditer sans ressasser. Observer sans fuir. Agir. Ou ne pas agir. Interrogation cruciale. Laisser les jours filer en attendant patiemment. Le bon moment. L’instant clé qui doit se présenter. S’il se présente. Et s’il ne se présente pas ? Faut-il laisser tout ce que j’ai construit se déliter progressivement, se dissoudre dans le flot d’une impuissance constatée ? Reconstruire une confiance en moi, sans boursouflure de l’ego, au moment où je suis dans le brouillard total sur toutes les dimensions de ma vie. Elodie s’éloigne. Progressivement. Sans que j’aie l’impression de pouvoir la retenir, au-delà de pathétiques tentatives de dire que j’ai changé. Elle a probablement besoin d’autre chose aujourd’hui, de respirer. Il faut savoir laisser partir les autres. Vérité ou moyen de justifier une passivité face aux événements ? Mes amis s’éloignent. Sensation de ne plus avoir d’accroche, de ne plus être capable de ce small talk qui peuple l’immense majorité des conversations de ce monde. Qu’est-ce que je cherche, au fond ? Je ne suis même pas certain de le savoir. Je ne sais pas où le trouver. Au fond de moi ? J’ai l’impression d’y être allé. Trop loin. Trop vite. Illusion je suppose. J’ai bien dû inconsciemment éviter les zones les plus profondes. A moins qu’il n’y ait pas de fond.

Confiance. Et conscience. Terrible assonance. La combinaison des deux est-elle réellement possible ? Elle doit l’être. Ce n’est pas possible autrement. Le suicide est-il la seule question philosophique, comme le posait Camus ? J’ai cru le voir. Dans le métro. Un vieil homme monté juste derrière moi au moment où je pensais à lui. Instinctivement j’ai senti « c’est lui ». Instinctivement. Qu’est ce que cela veut dire ? Dans quel monde, dans quelle dimension étais-je à cet instant ? Dans quelle projection parallèle ou holographique en synchronicité avec ce monde-ci ? Pourquoi là, à ce moment précis ? J’avais cru voir Romain Gary dans le hall d’attente chez ma psychiatre, à la Pitié Salpêtrière. La fois précédente un numéro d’un magazine littéraire traînait dans son bureau, qui titrait sur « le dernier manuscrit de Romain Gary ». Confiance toujours. Ma trajectoire avait-elle un sens ? Si elle n’en avait aucun, qu’en retirer aujourd’hui ? Etais-je conscient ? Ou étais-je dans une sorte de transe hypnotique, comme sous l’effet d’une feuille d’acide ? Conscience d’une résonance, de symétries, de lignes de force parallèles et sous-jacentes. Conscience temporaire de quelque chose qui existe depuis toujours et pour toujours, au-delà du temps, ou frénésie illusoire de la recherche d’un rythme du monde. Pourquoi ces phases de plissement autour de moi, d’accentuation chronique des synchronicités, avant un relâchement brutal ? Suis-je dans ces instants moi-même en phase avec quelque chose de différent, d’inaccessible dans ces moments où mon cerveau redescend en pression lentement ? Que de points d’interrogation. Une infinité de points d’interrogation. Il ne m’est pas possible de croire. Croire se refuse à moi. Sans cesse. Ou je refuse de croire. Désillusion de celui qui a cru tant et si loin. J’ai cru. Tentons d’être objectif. Même s’il y avait systématiquement cette petite voix intérieure qui revenait à intervalles réguliers pour saper les fondations du système de croyance qui se mettait en place. J’ai cru suffisamment pour courir comme un âne derrière sa carotte. Ma trajectoire avait-elle un sens, une signification pour moi, sans universalité quelconque ? Oui. Nettoyage violent et expulsion de pulsions inconscientes. Mégalomanie. Sauveur de l’humanité. Possession d’une liste de femmes magnifiques par définition à mes pieds. Complot mondial et secret pour détruire l’humanité. Machine inventée par l’homme pour égaler Dieu et prendre le contrôle de nos destinées, les conduire contre notre gré vers un optimum mathématique. Le zéro. Pathétique collection de peurs, de mythes et d’illusions. Le Schpountz du Nouvel Age. Le Fernandel du spirituel. Mon plus beau rôle, je m’y suis presque attaché.

Confiance et conscience. Demain sera comme aujourd’hui. Et si différent pourtant. Un pas de plus sur le chemin. Vers le prochain carrefour. La prochaine hésitation. Le prochain non-choix. Il est toujours plus facile de continuer tout droit, même si on ne sait pas où cela mène.

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