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Chroniques maniaques
13 octobre 2006

La réceptivité – I am the black gold of the sun (Nuyorican Soul)

“I am the light, I am the fire that burns around the sun”. Le feu du dedans. Solaire. Irradiant mon cerveau. Le feu d’un cœur qui brûle sans relâche. Depuis qu’il s’est ouvert. Physiquement. Difficile de décrire précisément cette sensation. Ces décharges d’énergie, parfois extrêmement fluides et jouissives, à d’autres sous la forme de picotements parfois inquiétants. Rarement toutefois, maintenant que je m’y suis habitué. Complément physique de la perception intellectuelle. Réponse du corps. En est-elle pour autant plus juste ? Rien n’est moins certain. A moins que mon intellect égotique ne continue de se débattre, de lutter contre ce tourbillon qui l’emporte, qui l’étouffe et le noie sous les stimuli, relayé par un corps pressé de trouver la paix. N’ai-je donc fait que recevoir ce bombardement d’éléments extérieurs et tenter désespérément de le décoder, d’en extraire un sens ? Accumulation de faits et de coïncidences jusqu’à un systématique trop plein. Déferlement d’hypothèses revisitées en permanence. Expansion de l’énergie corporelle. Hors du corps. Etrange sensation de pouvoir s’étendre bien au-delà de son enveloppe corporelle par le seul pouvoir de la pensée. Réceptivité accrue. Par rapport à quelle référence ? Par rapport à précédemment. Le long de la flèche du temps. Le bouchon de l’intellect a sauté. Il a laissé la place à une intuition non filtrée, dont la combinaison avec la réflexion pourrait théoriquement être si créatrice. Mélange détonant qui m’a entraîné trop loin.

Réceptif. Vigilant. Attentif. Un état modifié de conscience, dans lequel c’est le niveau d’énergie émise qui détermine ce qui est reçu. Sensation d’être attiré instinctivement, de tourner la tête, de tendre l’oreille lorsque quelque chose se passe, lorsqu’une vibration plus intense émerge du bruit de fond qui nous entoure en permanence. Libérer les sens de l’intellect, les dissocier, pour laisser la place à ce qui est. Le shintaïdo m’a appris à progressivement élargir le champ de mon attention, à alterner instinctivement concentration et relâchement pour développer la réceptivité. Etre présent au monde, dans le relâchement perpétuel de l’instant. D’une simplicité enfantine dans la formulation, et d’une extraordinaire complexité dans la réalisation. Rien en nous n’a été développé, formé ou entraîné dans ce but. Tout n’a été que conditionnements successifs et fixation d’objectifs, envie de contrôle sur le monde. Une éducation rationnelle et athée, nécessaire, bien menée et que je ne rejette point, mais faite pour désenchanter le monde. Le vider de son sens. S’il en a un. J’ai cru qu’il y avait un sens à tout cela. Un sens incompréhensible dans son ensemble pour une intelligence humaine. Une direction ; un ordre qui se dégagerait progressivement du chaos. Auquel nous pouvions seulement devenir plus sensibles, plus attentifs. Quel sens donner à cette accélération, à cette fuite en avant insensée ? Observer. Sans relâche. Chercher les indices semés par la force de vie qui doit exister. Qui a dû être là pour nous créer progressivement en quelques milliards d’années à partir de simples molécules éjectées par une explosion phénoménale. Le hasard est-il seulement possible ici ? Les conditions initiales requises sont d’une précision aiguë. Sommes-nous simplement le résultat d’une des infinies combinaisons qui se sont jouées dans l’univers, d’un positionnement parfait de la Terre à une distance idéale d’un Soleil à la puissance idéale, de sa composition minérale et chimique idéale ? La magie de la création du monde est-elle réductible à des lois physico-chimiques ? Et cette émergence progressive de la conscience qui connaît sa dernière étape avec l’apparition de l’homme qui reste pourtant un épiphénomène à l’échelle de temps de la planète ? Et pourtant. Dieu n’a pas créé le monde en sept jours. Ni la femme à partir de l’homme.

Pourquoi cette idée de chute, si souvent présente dans les mythes fondateurs de l’humanité ? D’où vient-elle cette thématique du paradis perdu ? Ce recyclage new age avec ses entités et ses êtres de lumière ? Pourquoi nous est-il nécessaire de nous dissocier sans cesse, de remettre nos destins entre les mains d’êtres supérieurs, purs et parfaits, anges et archanges ou extra-terrestres lucides ? Existe-t-il ce principe actif ineffable, transcendant et immanent à la fois, que l’on appelle Dieu, Ça, Tao ou Lumière ? Ou n’est-ce que cette « aune à laquelle nous mesurons notre souffrance » ? Je ne peux plus répondre non aujourd’hui. Je ne peux plus le nier par principe. Je l’ai frôlé. Je le sens. Parfois. Sensation d’y accéder, d’en épouser les contours, de le laisser prendre place en moi, s’insérer au plus profond de mon corps et y nettoyer sans relâche les blessures béantes qui ne se referment point. Devenir réceptif. Le laisser entrer. Il ne force que rarement le passage. Faut-il croire avant de ressentir ? Au moins faut-il peut-être accepter la possibilité de l’existence de ce principe actif. Accepter d’être neutre. Accepter la possibilité de l’illusion du bien et du mal. Dépasser le bien et le mal. Les principales mystiques du monde en font l’ultime réalisation de soi. Le déchirement du voile de la maya. L’accès à la paix mystique. Au-delà de l’exaltation. Huxley disait qu’il fallait se méfier des chaleurs intenses. La paix de la fusion avec Dieu. Le nirvana de l’extinction du désir. L’amour. Au-delà de la compassion. Surgissant dans l’extrême pureté du cœur libéré.

Il est difficile de nier que certains ont une perception différente. Au-delà de l’intellect. Une perception que l’on qualifie peut-être à tort de directe, peut-être simplement filtrée différemment, par d’autres éléments du vécu et de l’inconscient. Esther parle avec les animaux. Depuis son jeune âge. Elle se promène mentalement dans un monde peuplé d’esprits, d’entités, d’incarnations mythologiques. Folie douce ou angle de perception différent ? Réceptivité supérieure, accès à une dimension parallèle ? Y’a-t-il une série de mondes parallèles, un mille-feuille de réalités superposées ? Ou tout simplement des imaginaires pathologiquement surdéveloppés ? Elle le vit à fond. Sans se poser de questions. Convaincue de l’authenticité de son expérience. Renforcée par l’accumulation de signes et de coïncidences. Elle a reconstruit un système cohérent de lecture de ses perceptions. Vérité ou illusion ? Puissante métaphore ou dérisoire fuite hors d’un monde anxiogène ? Chacun sa grille de lecture. Chacun sa théorie métaphysique globale. Chacun ces certitudes. Ce cancer de l’esprit. L’absence de certitudes est un bouleversement angoissant, l’oscillation sur le fil de la pensée, sans branche à laquelle se raccrocher de manière définitive. Une vie cinglée par les épines des buissons qui nous entourent. J’ai cru que c’était possible. D’entrer en communication télépathique. Avec les hommes. Et avec les animaux. A cause des dauphins. En Thaïlande.

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